Amour comme Nouvelle Alliance
Thématique iconographique
Après le péché originel, l’alliance que Dieu avait établie avec Adam et Ève a été rompue par ces derniers. Outre la mort, la conséquence de cette rupture du lien d’amour se manifeste par une disparition de Dieu, qui se manifestera uniquement à travers sa Loi dans l’Ancien Testament, tout en renouvelant régulièrement cette alliance avec le peuple qu’il s’est choisi, les Hébreux auxquels il donne sa protection. Avec la bascule historique de l’Incarnation, le sacrifice du Christ prolonge et accomplit la bonté divine par la grâce qu’il dispense, cette fois, à l’ensemble de l’humanité libérée du poids du péché originel, et donc de la mort : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16) (voir Salut par la providence). L’amour divin qui s’offre à l’ensemble de l’humanité vise l’union avec Dieu (Amour comme union au Christ).
Cette alliance universelle repose sur un don total de Dieu auquel les humains sont invités à répondre, mais qu’ils peuvent aussi rejeter. La condition nouvelle de l’humanité est celle d’une liberté donnée par la Révélation, c’est-à-dire la connaissance de la volonté divine, ce qui place les humains en acteurs de leur propre salut, et il n’y a de Salut que dans le cadre d’un mouvement vers Dieu, d’un désir de Dieu (Désir pour le Christ). La nouvelle alliance n’est donc plus tant celle d’un peuple avec son Dieu que celle de chrétiens engagés dans un tête-à-tête avec le Dieu Christ, guidé par l’appartenance à une communauté. Les manifestations de dévotion qui habitent les images médiévales sont donc d’abord une figuration de ce lien d’alliance personnel à Dieu, qu’elles l’implorent directement, par médiation (voir Médiation christique comme mise en relation), ou qu’elles glorifient la puissance de sa grâce (voir Pouvoir divin comme puissance divine) (Miséricorde).