Mort comme conséquence du péché
Thématique iconographique
La théologie chrétienne, et plus particulièrement paulinienne, envisage la mort comme une conséquence du péché originel. Introduite dans le monde par le Diable à l’encontre de la volonté de Dieu, elle n’existe pas dans l’état idéal qui précède la Chute (Adam et Ève sont créés incorruptibles) et ne fait pas partie de l’ordre originel du monde (Ro 5, 12-21). La mort est contre-nature pour la pensée scolastique. Le pécheur, en se détournant de Dieu par ses actions, est déjà virtuellement mort. L’image de la dévoration par le Shéol apparaît dès l’Ancien Testament pour qualifier le rapport entre la mort et le péché : c’est l’engloutissement inéluctable qui attend le pécheur (Is 5, 14), mais aussi l’image du tourment infernal et de la punition qui annonce la seconde mort des damnés.
Le péché originel a brouillé l’harmonie de l’âme et du corps dans l’Homme et cette dissension interne culmine avec la rupture complète du lien qui les unit : c’est la mort physique. Elle accompagne une autre sorte de mort, spirituelle, causée par la rupture du lien d’image entre l’Homme et Dieu (Augustin d’Hippone, Genèse au sens littéral 6, 24, 35 ; La Cité de Dieu 13, 23). L’âme cesse d’être à l’image de Dieu et se modifie en forme et en substance, conséquence de la privation de la proximité avec la source première de vie. Le sacrifice du Christ, en restaurant l’harmonie du monde, permet de transformer la mort universelle et inéluctable en promesse de Salut (voir Mort vaincue) : Paul de Tarse l’exprime à deux reprises dans ses épîtres (Ro 5, 12-21 et 1 Co 15, 22).