Vierge médiatrice de la grâce
Motif iconographique
Fermée, cette statue apparaît comme une simple Vierge à l’Enfant, nouvelle Ève tenant un fruit dans sa main gauche. Une fois ouverte, elle dévoile, de ses deux mains posées au sommet des volets, un Trône de Grâce incrusté dans le corps de la sculpture (voir Consubstantialité du Père et du Fils dans Image). De part et d’autre du Père portant le Fils se tiennent des fidèles en prière de tous genres et catégories sociales.
Reprenant en partie l’iconographie de la Vierge de Miséricorde, le corps se substitue ici au manteau, menant à son paroxysme l’idée déjà ancienne d’une Vierge porte du ciel, voie par laquelle le croyant peut accéder au Salut. Plus que la mère de Dieu, la Vierge est ici montrée comme la matrice protectrice de l’Église, voire comme une personnification de l’Église elle-même. En portant en son sein le Christ sacrifié par le Père, la Vierge devient le réceptacle de la grâce divine qu’elle peut transmettre aux fidèles. Dieu est en elle, et c’est par elle qu’il est donné aux fidèles.
À cette image font échos, dans le sud de l’Europe, des figurations de la Trinité qui incluent la Vierge, formant presque des quaternités. La Réforme, puis le concile de Trente feront disparaître ces images hissant la Vierge à un niveau considéré comme idolâtre.