Mutation naturelle
Thématique iconographique
La pensée chrétienne médiévale envisage la Création comme animée par des lois internes établies par Dieu au commencement des temps, et qui régissent l’ensemble de son évolution (cf Loi). Certaines de ces mutations se font spontanément, conformément au plan interne préétabli par Dieu dans la substance des choses : c’est le cas des processus de génération, de croissance et de décroissance du vivant.
De plus, la mutabilité du monde sub-lunaire s’oppose à l’immuabilité de la sphère céleste : c’est la vision du monde que donne la philosophie néo-aristotélicienne. Les accidents du monde sont caractéristiques d’une Création soumise à des cycles de mutations répétées. Cette temporalité cyclique s’allie à celle d’un temps linéaire, depuis la Genèse jusqu’au Jugement dernier (cf. Temps), horizon final du monde, qui met fin à toute temporalité.
Les transformations de l’homme lui-même témoignent de sa soumission aux contraintes de la matière corruptible, et l’ensemble de ces phénomènes est propre à un état du monde postérieur à la Chute. Le corps de l’Homme est ainsi sujet à des mutations analogues aux cycles saisonniers : on associe les âges de sa vie aux différentes saisons, avec chacune des propriétés qui leurs sont propres. De même, la matière de son corps est soumise aux mêmes processus de dégénérescence et de décomposition.