Âme en relation avec Dieu
Motif iconographique
Par sa nature et ses capacités, l'âme est un intermédiaire entre Dieu et l'Homme, comme le montre cette image.
La barre de l'initiale du texte de l'Avent (« Vers vous j'élève mon âme », Ps 24, 1) délimite deux espaces distincts. Dans le premier, inférieur, se trouve le corps du roi David, enveloppé dans un manteau qui le dissimule presque entièrement. C’est en effet dans la partie supérieure que se trouvent les éléments réellement signifiants : la tête du personnage, tournée vers la Trinité, et les mains en prière tenant l’âme, dont les bras sont saisis par le Christ. Le regard de David est dirigé vers Dieu, mais l’âme s’intercale entre les deux personnages pour signifier que ce dernier n’est pas perceptible par les sens corporels. La relation visuelle s’établit en revanche entre l’âme et le Christ qui, encore une fois, est la personne visible de la Trinité du fait de l’Incarnation. Le Péché Originel ayant troublé la proximité entre l’Homme et Dieu, c’est désormais le mens, en tant que composante intellectuelle et spirituelle de l’âme, qui permet de l’atteindre et de recevoir son enseignement et sa parole. Le texte du psaume qui accompagne cette lettrine exprime en outre la volonté de se remettre entre les mains de Dieu et rejoint, en partie, la thématique du libre-arbitre (voir Âme comme personne).
Le contact avec le divin par le biais de l’âme se fait ensuite par le toucher. Une chaîne de contacts s'établit depuis le Christ — seule personne de la Trinité complètement visible et doté d’un corps — jusqu’aux mains de David par l’intermédiaire de l’homoncule. L’âme est comme une façon de résoudre la séparation des deux figures en montrant l’élection spirituelle du roi dans sa très grande proximité avec Dieu, d’autant plus que cette âme est nimbée, ce qui est peu courant.