Exemplarité
Motif iconographique
Tout fidèle vise l’imitatio Christi spirituelle, cherchant à établir un lien direct avec le Christ. Une volonté consciente d’imiter la vie du Christ dans sa simplicité se fait jour chez saint François d’Assise (vers 1181-1226). Sa Vie écrite en 1228-1229 par Thomas de Celano insiste sur la ressemblance, physique et en acte, entre le saint et le Christ, en particulier grâce à la réception des stigmates du Crucifié, relation d’image corporelle entre les deux entités. Parmi les premières représentations de ce miracle, on trouve des reliquaires quadrilobés en émail de Limoges (xiiie siècle, Paris, musée du Louvre et musée de Cluny). Dans cette œuvre de l’extrême fin du xiiie siècle, Giotto insiste cependant encore plus sur la relation d’égalité entre le saint et son modèle grâce aux regards de saint François et du séraphin au visage christique et grâce aux rayons lumineux, qui analogiquement rejouent les rayons des traités d’optique et rendent visible le processus de réception et d’incrustation des stigmates dans la chair du saint.
Saint François joue dès lors un rôle encore plus adéquat de récepteur de la révélation du Verbe, à même de transmettre son expérience auprès du peuple en l’appelant à se convertir.