Accompagnement de la mort
Motif iconographique
Dans cette scène qui représente la mort d’un religieux entouré par sa communauté, l’accent est mis sur l’importance des rites à observer pour le salut d’une âme. La communauté monastique est rassemblée autour du mort, près duquel brûle un imposant cierge. L’enchaînement des livres tenus par les clercs à des hauteurs échelonnées accompagne le mouvement d’élévation de l’âme et souligne l’efficacité des prières prononcées. L’image illustre la prise en main par le clergé d’une liturgie funéraire qui, à partir des VIIIe et IXe siècles, efface les pratiques traditionnelles non chrétiennes du soin apporté au défunt. En effet, les clercs réguliers vivant en retrait du monde, ils sont considérés comme les plus aptes à prier et assurer le salut de l’âme des morts.
Si l’âme s’élève pour être recueillie par des anges, qui l’emportent vers la main de Dieu, le corps demeure quant à lui solidement ancré dans la partie inférieure du chapiteau : c’est ce qui demeure sur terre, mais aussi ce qui, d’après les conceptions relatives à la mort qui se développent au cours du Moyen Âge, permet la mise en relation avec l’au-delà, par l’intermédiaire du tombeau et des reliques. Ainsi, c’est parce que le corps se trouve enterré dans un espace consacré qu’il est capable de maintenir une relation avec l’âme : la proximité de l’église et la sacralité du cimetière s’imposent au cours des Xe et XIe siècles comme les lieux exclusifs d’inhumation chrétienne.