Les signes d’élection

Motif iconographique

Le pied de la croix de Saint-Bertin décline des marques en Tau que les prophètes vétérotestamentaires ont reçu l’ordre de déployer sur les êtres et les choses sacrés, c’est-à-dire sur ce qui devait être retiré de la Loi naturelle pour être placé sous la protection/propriété de Dieu.  Sur l’ordre de Moïse, pour les Pâques juives, Aaron marque ainsi du signe Tau - « signum tav » dit l’inscription - les maisons des Hébreux qui seront épargnées par les plaies d’Égypte. L’inscription complémentaire « mactatio agni » est une référence typologique au sang de l’agneau salvateur, le Christ (Ex 12, 21-23). Sur la section quadrangulaire, le prophète Ézéchiel marque un Tau sur le front des hommes justes, ceux, dit le texte, qui se lamentent des abominations commises à Jérusalem (Ez 9, 4-6). Comme le précise l’inscription, Ézéchiel agit « similis Aaron » ; par ce signe, il revêt les hommes du signe sacré qu’il a donné à son premier grand prêtre (Ex 28, 38). Ces signes vétérotestamentaires sont recouverts par le signe sommital qui surplombe l’artefact : la croix placée au-dessus du pied orfévré résume et accomplit définitivement les marquages divins antérieurs.


Rédaction

Isabelle Marchesin / Direction scientifique : Isabelle Marchesin, Mathieu Beaud


Pour citer la page

Collectif OMCI-INHA, Isabelle Marchesin / Direction scientifique : Isabelle Marchesin, Mathieu Beaud, « Les signes d’élection » in Ontologie du christianisme médiéval en images, consulté le 09 mai 2024, https://omci.inha.fr/s/ocmi/item/1189