Le signe attributif comme synecdoque
Motif iconographique
Dans cette cour céleste dominée par le Père, la hiérarchie des saints disposés sur quatre registres est rendue lisible grâce au système des attributs qui renseigne sur l’identité de chaque figure. Le Dieu omnipotent, flanqué de Marie et d’un ange, est qualifié par l’orbe crucifère qu’il tient à la main et par sa triple couronne et sa chape pontificales. Dans les rangs inférieurs, on peut reconnaître saint Pierre tenant la clé, saint Jean-Baptiste tenant l’agneau, saint Christophe avec un bâton portant l’Enfant Jésus sur son épaule et saint Antoine avec un couvre-chef et un habit de moine oriental, tenant un bâton en tau. Viennent ensuite saint Sébastien criblé de flèches, un évêque avec tiare et crosse épiscopales, saint Adrien avec une épée et une enclume, et Marie-Madeleine tenant un pot à onguent. Au rang inférieur, on identifie Catherine d’Alexandrie avec une roue, sainte Barbe avec une tour à trois fenêtres, sainte Marguerite libérée du dragon par une croix, et peut-être sainte Apolline avec un livre et une pince qui enserrerait une dent.
Tous les attributs se réfèrent à un épisode, souvent le martyr, à une action ou encore une qualité singulière ou emblématique des figures. Malgré quelques incertitudes, la richesse croissante de l’hagiographie et des figurations des saints au cours du Moyen Âge permet au maillage attributif de conduire à une identification lorsque cela est souhaité par les commanditaires et les artistes.