Témoignage apostolique
Motif iconographique
Debout devant son auditoire, l’apôtre est en train d’annoncer la Bonne Nouvelle. Au-dessus de lui, jaillissant d’une nuée bleue, la colombe de l’Esprit saint descend vers le prédicateur. L’index droit de l’apôtre est pointé vers la colombe, et sa main gauche est ouverte comme en signe de prise de parole. Si l’apôtre peut parler, c’est parce qu’il a reçu le message de l’Esprit, et c’est de cet Esprit qu’il témoigne devant son auditoire. Le médiateur se pose en témoin de ce qu’il a vu et de ce qu’il voit encore, comme le montrent ses yeux tournés vers le ciel. La transmission passe par la parole et par l’écoute (ex auditu), comme le montre le geste de la main placée autour de l’oreille d’un fidèle, ou encore celui de la réception du message d’un autre, les deux mains levées et ouvertes. Assez simple dans sa facture et dans son iconographie, cette image met en scène le processus complexe d’intermédialité qui permet aux vérités divines d’arriver aux oreilles et à l’intelligence des fidèles par la prédication : inspirées par Dieu, ces paroles passent par les corps, c’est-à-dire les voix (langues) et les mots, par l’intermédiaire des apôtres et de leurs successeurs.
Ce témoignage apostolique est fondateur de l’Église, où l’Esprit saint joue le rôle central d’un guide et d’un contrôle de la tradition perpétuant la vérité du Verbe divin. Cette église est ici suggérée par la structure architecturale qui encadre la scène. Elle jaillit hors de l’espace de la lettre historiée ; sa structure est couronnée d’un gable d’où jaillissent sept pinacles, probables signes des sept dons de l’Esprit saint : c’est précisément de ce galbe que jaillit la nuée contenant la colombe. L’Église est montrée comme le lieu où l’Esprit agit et où l’Esprit transmet, par la médiation de ceux qui formulent les mots de Dieu sous son contrôle et sous son autorité, la tradition.