Intercession des saints
Motif iconographique
L’intercession repose sur le principe de l’entraide spirituelle entre les saints, morts ou vivants (dogme de la communion des saints), et sur l’action de l’Esprit saint dans le monde. Au tympan de l’abbatiale de Conques (XIIe siècle), au-dessus du Paradis représenté sous la forme d'une église, et en dessous du cortège des élus mené par la Vierge et saint Pierre nimbés, se tient prosternée la jeune martyre sainte Foy. À genoux, courbée, face vers la terre et mains jointes, elle adresse une prière d’intercession pour les âmes des corps ressuscités qui sortent un par un de leurs sarcophages sur l’autre versant de la toiture de l’église. La main de Dieu, qui sort des nuées et est entourée d’un nimbe crucifère, touche le voile et le nimbe de la sainte, ce qui laisse présager une issue heureuse à la prière d’intercession de la sainte.
La scène souligne l’étendue du pouvoir de sainte Foy, de sa virtus, puissance attachée à sa sainteté, l’importance pour le fidèle de se recueillir sur ses reliques et de faire appel à son intercession pour son salut. La demande d’intercession personnelle se fait ainsi pratique sociale, en premier lieu lors des pèlerinages. Le réseau de solidarité d’ici-bas répond ainsi à l’aide reçue de l’au-delà, selon une logique de circulation et d’échanges. Les fers pendus aux arcades de l’église sont les ex-voto d’anciens prisonniers délivrés grâce à sainte Foy, dont certains épisodes sont racontés dans le Livre des miracles de sainte Foy (la copie la plus ancienne date de la fin du XIe siècle et est conservée à la bibliothèque de Sélestat, ville dont l'abbaye était un ancien prieuré de Conques) ; les fers peuvent aussi être interprétés comme le péché dont ont été libérés les fidèles sauvés.