lumière paradisiaque

Motif iconographique

Les quatre faces du chapiteau représentent toutes un seul et même lieu : un jardin dont la partie haute est composée de grandes feuilles bien ordonnées, continuellement purifiées et vivifiées par l’eau qui s’écoule des quatre fleuves. Ce lieu est habité par la lumière divine, figurée par le réseau gaufré en arrière-plan des personnages. Ce gaufrage n’a pas de polarité ; il est uniforme, sans source (lux) visible ou identifiable : il scintille identiquement partout, dans toutes les directions, comme une lumière enveloppante. Cette lumière qui couvre le fond du chapiteau constitue, en fait, le véritable territoire du Paradis. Le gaufrage qui la figure est une étendue, que l’on peut se représenter à l’horizontale, et l’eau coule sur elle pour vivifier toutes les grandes feuilles plantées comme autant d’arbres paradisiaques. La lumière évoquée par le gaufrage, dans ce chapiteau comme dans les autres chapiteaux attribués au cycle dont il faisait partie, est bien réelle : elle est la forme que prend Dieu pour être à l’intérieur de ce qu’il a créé. Mais elle n’est pas matérielle, au sens où le seraient terre et rochers : elle est un territoire spirituel. C’est cette lumière que le Christ va apporter sur terre avec son Incarnation : elle se tiendra parmi les hommes, et leur sera remise, après la mort et la résurrection du Christ, à la fois comme message (les Évangiles) et comme guide intérieur (le Paraclet, l’Esprit Saint œuvrant comme vérité éclairante dans tous les baptisés).


Rédaction

Isabelle Marchesin / Direction scientifique : Isabelle Marchesin, Mathieu Beaud


Pour citer la page

Collectif OMCI-INHA, Isabelle Marchesin / Direction scientifique : Isabelle Marchesin, Mathieu Beaud, « lumière paradisiaque » in Ontologie du christianisme médiéval en images, consulté le 01 mai 2024, https://omci.inha.fr/s/ocmi/item/963