Vision du corps spiritualisé

Motif iconographique

L’iconographie suit avec fidélité la Legenda Maior de Bonaventure, source principale de la vie de François. Celui-ci apparaît agenouillé, en position d’orant, les mains écartées, et fait face au Christ apparaissant sous la forme d’un séraphin, dont les ailes déployées évoquent la croix. Des rayons lumineux relient François et le Christ, se croisant pour établir une correspondance entre les blessures apparues sur le corps du saint et les stigmates reçus par le Christ, ce qui attire l’attention sur la corporéité de l’expérience mystique [C. Frugoni, 1993]. L’espace pictural est fortement structuré : trois arbres séparent le monde sensible de la théophanie, tandis que la lumière traversant les feuillages (il s’agit ici du lumen établit le lien entre divin et terrestre. La correspondance des stigmates n’est pas une simple symétrie visuelle : les rayons du séraphin rencontrent la lumière intérieure produite dans et par le corps spiritualisé de saint François. La vision miraculeuse engendre une transformation physique de François, qui voit son identification totale au Christ martyrisé affirmée avec force. Acteur et bénéficiaire de sa vision, François n’est pas seulement un réceptacle, mais participe intégralement à l’image qu’il reçoit pleinement.


Rédaction

Nicolas Varaine (avec la participation de Nancy Thebaud) / Direction scientifique : Sébastien Biay, Isabelle Marchesin


Pour citer la page

Collectif OMCI-INHA, Nicolas Varaine (avec la participation de Nancy Thebaud) / Direction scientifique : Sébastien Biay, Isabelle Marchesin, « Vision du corps spiritualisé » in Ontologie du christianisme médiéval en images, consulté le 01 mai 2024, https://omci.inha.fr/s/ocmi/item/831