Nature au Paradis

Motif iconographique

Le foisonnement de ce chapiteau donne à voir différents moments de la croissance du végétal : des fleurs occupent la partie basse, au-dessus des feuilles recouvrent en partie les fruits qui commencent à poindre, et les angles supérieurs ainsi que la partie haute du chapiteau figurent les fruits pleinement épanouis, enveloppés de palmettes, au plus haut degré de leur maturation. Cette croissance est ordonnée, disposée selon le rythme régulier et la symétrie des rinceaux. Conformément aux dispositions divines, les plantes portent en elles leur semence et leur fruit, promesse d’accomplissement et de renouveau continuel, signe de leur capacité d’engendrement infini. Cette fécondité est la principale loi de la vie, suivant l’ordre de Dieu : « soyez féconds et multipliez » (Gn 1, 22). La continuité des rinceaux, le système de nœuds et de recouvrement qui construit l’agencement végétal, illustre ce principe de vie ininterrompu, qui relie et irrigue chaque élément, occupant toute la surface du chapiteau. Cette croissance infinie est caractéristique de la temporalité d’avant la chute, où la loi de la vie se déploie indéfiniment dans la création. La possibilité de la mort est absente : la figuration simultanée des différents états de la nature paradisiaque atteste la permanence d’une vitalité dont la croissance se poursuit sans interruption dans la durée. Cela ne signifie pas cependant l’absence de temps : les différentes séquences de la croissance des végétaux attestent son passage.


Rédaction

Nicolas Varaine / Direction scientifique : Isabelle Marchesin, Mathieu Beaud


Pour citer la page

Collectif OMCI-INHA, Nicolas Varaine / Direction scientifique : Isabelle Marchesin, Mathieu Beaud, « Nature au Paradis » in Ontologie du christianisme médiéval en images, consulté le 01 mai 2024, https://omci.inha.fr/s/ocmi/item/1055