Décrépitude de la chair

Motif iconographique

Le transi (« mort » en ancien français) donne à voir le corps de chair tel qu’il se dégrade après le décès ; desséché, dans les cas les plus spectaculaires figuré attaqué par les vers, le corps est montré dans sa finitude. Ainsi le sculpteur a montré Guillaume de Harcigny dans la raideur de la mort, la peau tirée sur une chair presque entièrement disparue et laissant apparaître ses os. Loin d’être idéalisé, son visage est émacié, les os saillants. Cette décomposition de la chair témoigne des effets du temps sur l’enveloppe corporelle, dont les chrétiens doivent se souvenir qu’elle n’est que transitoire, un souffle (Ps 144, 4). Il s’agit de la forme la plus sensible des changements subis par l’être humain tout au long de son existence, dont l’avancement est synonyme de vieillissement et de décrépitude. Cette mutation est le propre des créatures terrestres, et s’inscrit dans les cycles naturels de vitalité et de dégénérescence que le passage du temps met en évidence. Elle exprime la soumission des êtres humains aux vicissitudes du temps terrestre, qui a un terme inéluctable dont la venue signifie le retour à la poussière.


Rédaction

Nicolas Varaine / Direction scientifique : Isabelle Marchesin, Mathieu Beaud


Pour citer la page

Collectif OMCI-INHA, Nicolas Varaine / Direction scientifique : Isabelle Marchesin, Mathieu Beaud, « Décrépitude de la chair » in Ontologie du christianisme médiéval en images, consulté le 01 mai 2024, https://omci.inha.fr/s/ocmi/item/1050