Éternité
Motif iconographique
La scène de la Création donne à voir le Créateur entouré d’anges et de séraphins, qui se détache sur un fond d’or imitant la mosaïque, en surplomb de la Création figurée sous la forme d’une sphère entourée de neuf cercles concentriques représentant les quatre éléments, les planètes, le soleil et la lune, que couronne une bande bleue abritant les signes du zodiaque. Le bélier, qui ouvre l’année, se situe au-dessous des anges, et ouvre le cycle des mois qui, si l’on active le mouvement du cercle, se se suivront, en référence au point fixe que constitue le Créateur, dans le sens des aiguilles d’une montre. Au centre, la Terre, rendue par la cartographie sommaire du monde connu organisé autour de la Méditerranée. Deux temporalités s’opposent ici : d’une part celle de l’univers créé, caractérisée par la cyclicité et la répétition dont témoigne la succession des mois de l’année figurée par le zodiaque, d’autre part celle du Créateur, qui échappe à ce temps créé dont la circularité signifie la clôture. Par opposition au caractère mouvant et transitoire du temps terrestre, orienté par l’enchaînement ordonné des jours et des mois, le temps de Dieu est envisagé comme immuable et non susceptible d’être circonscrit, comme le donne à comprendre l’absence de polarité visible du fond d’or, qui semble s’étendre au-delà du cadre. À la mutabilité du monde créé, s’oppose ainsi la permanence de l’éternité divine.